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Brats Indie Music

[Interview] Dakiniz

Dernière mise à jour : 23 avr. 2020


Dakiniz groupe de garage noise formé en 2012 a sorti son nouvel album Raging Shouts le 27 mars dernier. Ils ont répondu à nos questions sur entre autres leur actu, mais ils reviennent également sur la crise sanitaire actuelle.


© Sissou

Salut, pouvez-vous nous présenter le groupe ainsi que votre parcours ? 


Pierre : Matt et moi nous connaissons depuis le collège et avons fait partie de plusieurs groupes, dans le sud de la France, avant Dakiniz. En débarquant sur la capitale, nous avons commencé à créer de nouveaux morceaux, fait l'expérience assez minable d'un concert à 2 dans un bar parisien infâme. Le besoin d'un bassiste s'est très vite fait sentir. 


Matt : On a rencontré Alex fin 2011, suite à la publication d'une annonce et tout est parti de là.

Alex : Je cherchais un groupe à l'époque, pas forcément pour jouer de la basse, peut-être de la guitare ou de la batterie. J'ai répondu à leur annonce, on s'est rencontré. Nos influences, nos groupes fétiches, nos labels préférés et autres se sont révélés similaires. On a jammé, et ça a cliqué de suite.




"Pour ce deuxième album, nous avions besoin de nous mettre au défi" Alex



Pourquoi avoir choisi le Bear Bites Horse Studio de Londres pour enregistrer ce 2nd album ? 


Alex : Notre dernier album et l'EP précédent ont été enregistrés chez Laurent Ciron (Dogs, The Cinders,..) notre mentor et amipourlavie, dans une ambiance studieuse ponctuée de couscous barbeuk. Pour ce deuxième album, nous avions besoin de nous mettre au défi, nous confronter à un autre environnement, un autre studio. Et Pierre a proposé d’aller chez Wayne, à Londres.


Pierre : Le Bear Bites Horse est un studio qui ne paie pas de mine, mais des disques incroyables de la scène punk britannique en sont sortis. Death Pedals, USA Nails, Dead Arms, Silent Front,... Wayne Adams, l'ingé son et propriétaire des lieux, a une patte reconnaissable, et les disques qu'il enregistre en ressortent avec une énergie brute, live, qui sent l'urgence et la transpiration. Tout à fait ce que nous recherchions.


Dans quel état d’esprit l’avez-vous enregistré ? 


Matt : Notre objectif était d'y passer une semaine max et de rentrer chez nous avec l'enregistrement finalisé. Les mois précédents, nous avons énormément répété, enregistré une démo au studio de la Vimondière, en Normandie, un endroit très cool qu’on recommande à tous les groupes. Le but était d'arriver fin prêts à Londres et donner tout ce qu'on pouvait de la meilleure des manières.


Alex : Nous nous sommes imposés une contrainte de temps. Nous voulions enregistrer en condition live, vite et sans fioriture. Et Wayne ne nous a pas ménagés. Au final, en 6 jours, quelques poulets frits et autres breuvages locaux plus tard, c'était dans la boîte.


Quel est le rôle de chacun au sein du groupe au niveau de l’écriture des textes et de la composition ?


Matt : Le plus souvent, on arrive en répet avec un riff et on le décortique ensemble. On essaye d’y apporter chacun quelque chose. J’improvise des paroles sur l’instant puis je bosse le texte chez moi.


Pouvez-vous nous en dire plus sur la cover de cet album ? 


Alex : La cover a été créée par Albane Simon, graphiste habituée à réaliser des pochettes d'albums - notamment pour Teenage Menopause. On avait des amis en commun, on aimait ses oeuvres vintages surréalistes, elle a accepté de travailler pour nous.


Matt : Nous lui avons fait écouter l'album, donné quelques indications sur des paroles et idées fortes puis nous lui avons laissé carte blanche. Le rendu est franchement à la hauteur de nos attentes. Elle a fait un travail formidable.


Pierre : Puis c'est toujours cool d'écouter un album tout en prenant le temps d'admirer sa pochette lorsqu'elle est pleine de détails et de surprises. Cette pochette s'y prête totalement.


© Albane Simon

Suite à la crise sanitaire actuelle, beaucoup d’artistes/groupes ont décidé de décaler la sortie de leur album, pourquoi l’avoir maintenue ? 


Matt : Nous avions mis en place une campagne de crowdfunding, en début d’année, pour nous aider financièrement à presser l’album, avec le 27 mars comme date butoir pour la sortie. Comme nous ne dépendons pas - pour l’instant - d’un label, la décision de conserver ce jour-là a été unanime. Fallait que ça sorte!


À défaut de pouvoir tourner, comment tirez-vous cette situation à votre avantage pour promouvoir ce nouvel album ? 


Matt : Malgré le confinement, nous continuons nos boulots respectifs, donc ça reste compliqué de trouver le temps pour de la promo mais on a de supers retours. Récemment, Score one for Satan, l’un des titres de l’album a été joué dans l’émission de Brian Foss, sur KEXP, la célèbre radio de Seattle.


Quelles sont vos influences musicales ? 


Matt : Ça va de Fugazi à Sleaford Mods en passant par les Melvins, Oh Sees ou Future of the Left. Au quotidien j’écoute aussi pas mal de jazz. Je fais de la trompette depuis mes 7/8 ans, il y en aura peut-être dans le prochain album...

Pierre : The Jesus Lizard, Shellac, Brainiac, Daughters,... Nos goûts musicaux sont plutôt éclectiques, ce qui permet d'explorer, de tester et s'en amuser lors de certaines compositions. 




"Tourner est notre prochain objectif" Pierre



Votre rêve le plus fou ?


Matt : Trouver des supports pour nous aider à vivre de notre musique, label, tourneur, etc. Ne plus être dans le rouge pour mener à bien nos projets et ne penser qu’à la création et le live. 


Pierre : Tourner est notre prochain objectif.  Diffuser et partager la musique qu'on aime jouer au plus grand nombre. Ce qui va se révéler peut-être un peu compliqué pour les prochaines semaines voire mois, mais vivement que les concerts reprennent! 


© Julien Heurtel

Votre premier et dernier concert en tant que spectateur ? 


Matt : Le premier concert devait être Tenue de Soirée et Julie Pietri, dans les années 90. L’affiche de rêve, le combo parfait. C’est ça qui m’a donné envie de faire du rock n’roll.


Alex : Le premier ? Waow... Silverchair, Bataclan 1997. Mémorable - même si le groupe l’est moins maintenant haha. Et le dernier ce devait être Panther Modern, cool projet solo electro du mec de Sextile. Mais les concerts paraissent tellement loin maintenant ;(


Pierre : Aucun souvenir du premier... ce devait être dans un festival au lycée. Au-delà des groupes, c’est surtout l’ambiance qui m’a marqué. Le dernier, ce doit être à l'Espace B, début mars, où Trappt jouait, un très bon groupe ami! 


Quels musiciens faîtes-vous entrer dans votre panthéon personnel ?


Matt : John Dwyer pour la créativité, David Yow pour la folie, Chet Baker pour la pureté du son et Bowie, pour l’ensemble de sa carrière.


Alex : On sait que les places sont chères au Panthéon, donc probablement Reznor, s’il ne devait y en avoir qu’un.


Pierre : Probablement Dave Grohl pour le talent évidemment et le côté workaholic, Ian MacKaye pour l'intégrité, Jack White pour la tension. 


Une/des découvertes récentes à nous partager ? 


Matt : UMMON, le dernier album de SLIFT, je me le passe en boucle. Une belle réussite !

Alex : DO NOTHING, un groupe de Nottingham qui n’a pour l’instant sorti qu’un EP et une poignée de singles. Le morceau Gangs, pour sa ligne de basse bien post-punk, mmmmh...


Pierre : Gouge Away, un groupe nerveux de Floride. Leur dernier single et l'album qui le précède sont juste géniaux. 


Le mot de la fin ?


Matt : Merci infiniment à celles et ceux qui nous soutiennent, nos amis, nos familles et tous les médias indépendants qui permettent à cet album de vivre sa meilleure vie !








Pour plus d’infos :




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